"C'est autour de Coimbra (près de 200 kilomètres au nord de Lisbonne) que la gravité de la situation devient palpable. Ce samedi, le ciel est envahi de nuages sombres. L'odeur de brûlé plane sur les rues étroites. Pourtant, sur l'esplanade de l'université qui surplombe toute la région, les quelques touristes et les invités d'un mariage n'en ont cure. Une jeune fille fait une photo. Comme si l'indifférence fait partie du paysage.
Un peu plus à l'est, la région de Pampilhosa de la Sierra est l'une des plus touchées. Le feu a coupé samedi la route nationale et sur la petite route de montagne qui sert de déviation, au-dessus de la rivière Mondego, la situation particulière du Portugal, qui a sept fois plus d'incendies que l'Espagne, vingt fois plus que la France, l'Italie ou la Grèce, devient évidente. La forêt y a des allures de jungle, envahie de maquis, de branches mortes, de broussailles, de pommes de pin. Parfois les arbres débordent sur la route, alors que des motards, venus dans la région pour un grand rassemblement, jouent une équipée sauvage, dévalant la route en bordure du ravin, sans garde-fous, sans rien qui puisse contenir un éventuel éboulement".
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"Comme beaucoup de Portugais, Antonio a beaucoup voyagé : "J'ai vu le pire et le meilleur. Le Portugal, c'est le Honduras. Il n'y a que des docteurs et des chauffeurs. Depuis vingt-cinq ans, on ne s'est occupé que du littoral et on a abandonné l'intérieur du pays. Alors, on ne peut pas s'étonner de la mentalité de gens qui n'ont pas d'éducation et mettent le feu pour le spectacle ou par frustration"."
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